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Alimentation et endométriose : Définition, qu’est-ce que c’est ?

Peu de données scientifiques font le lien avec l’alimentation et l’endométriose. Par contre, on recueille beaucoup d’éléments fournis par les patientes atteintes de la maladie en question. Parallèlement, le diagnostic prend du temps avant d’être clairement posé. Cette article a pour but de mettre en avant ce que nous savons, et ce que nous pouvons mettre en place pour améliorer le quotidien de ces femmes, trop nombreuses à souffrir en silence (Il est à noter que d’autres processus ou recherches sont en cours dans ce même sens) et que nombre d’acteurs en parlent.

L’endométriose, qu’est ce que c’est ?

L’endométriose est une condition gynécologique complexe et hormono-dépendante, caractérisée par la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus. Cette maladie inflammatoire peut entraîner des douleurs chroniques, de l’infertilité et d’autres symptômes, bien que certaines femmes puissent ne présenter aucun signe apparent.

Historiquement, l’endométriose est une condition qui a longtemps été mal comprise et souvent sous-diagnostiquée. Les premières descriptions médicales remontent au 17ème siècle, mais ce n’est qu’au 20ème siècle que la compréhension de l’endométriose a réellement progressé. Les études sur cette maladie ont révélé sa complexité et sa nature multifactorielle, impliquant des facteurs hormonaux, génétiques, environnementaux et immunologiques.

La théorie de la menstruation rétrograde, formulée dans les années 1920, a été l’une des premières à tenter d’expliquer l’origine de l’endométriose. Selon cette théorie, pendant les menstruations, certains tissus endométriaux peuvent remonter à travers les trompes de Fallope et s’implanter à l’extérieur de l’utérus. Bien que cette théorie soit toujours considérée comme valable, elle ne peut expliquer tous les cas d’endométriose, notamment chez les femmes et les personnes qui ne menstruent pas.

La recherche a également mis en lumière le rôle possible des facteurs héréditaires dans l’endométriose. Les études suggèrent qu’une prédisposition génétique peut augmenter le risque de développer la maladie. Plus récemment, l’attention s’est portée sur les perturbateurs endocriniens, des substances chimiques présentes dans l’environnement susceptibles d’affecter l’équilibre hormonal et de favoriser l’apparition de l’endométriose.

L’incidence de l’endométriose est difficile à déterminer précisément en raison de la diversité des symptômes. De nombreuses femmes souffrent pendant des années avant d’obtenir un diagnostic adéquat. Cette variabilité des symptômes, allant de la douleur sévère à l’absence totale de symptômes, rend le diagnostic et la prise en charge de l’endométriose particulièrement complexes.

La définition de l’endométriose

Aujourd’hui, l’endométriose est reconnue comme un enjeu majeur de santé publique, affectant potentiellement la qualité de vie de millions de femmes à travers le monde. Les efforts de recherche continuent pour mieux comprendre cette maladie énigmatique et développer des traitements plus efficaces et moins invasifs.

Pourquoi tant de mal avec cette maladie ?

Localisation de l’endométriose et influx nerveux anormalement modulé renvoient une perception de la douleur importante au niveau du cortex cérébral. Cette douleur, intense et quasi-permanente pour certaines, entraine une vie complétement inconfortable, fait souffrir en silence sans permettre de pouvoir profiter pleinement du quotidien. Par ailleurs :
Sans oublier la douleur à l’annonce de la difficulté, voire l’impossibilité de porter la vie.
Sans oublier la dimension psychologique que cela prend au vu des examens:

  • l’IRM ( avec le fameux lavement) ;
  • la coloscopie et tant d’autres.

Cette douleur mentale qui fait de notre vie un état presque névrotique: tendue, nerveuse, lunatique.
La faute à l’endométriose.

Les facteurs de risque de la maladie endométriose

  • L’alcool :
    c’est pas tant un facteur de risque qu’une conséquence de la maladie.Les données relevées montrent une consommation d’alcool bien présente qui serait due à la douleur voire de l’état dépressive de certaine patiente.
  • Les menstruations :
    certaines études ont montré un volume menstruel plus important et un cycle court chez les femmes atteintes d’endométriose.
    D’autres facteurs de risque sont encore à l’étude, comme l’hérédité.

Les signes de l’endométriose:

Les signes répertoriés pour l’endométriose sont :

  • les dysménorrhées : ces douleurs pré/ post -menstruelles sont significatifs de la présence d’endométriose,
  • la douleur à la défécation,
  • le trouble digestif : constipation/ diarrhée, soulagement par émission de gaz, on parle du syndrome du côlon irritable,
  • les signes fonctionnels urinaires comme une envie pressante d’uriner, une augmentation de la fréquence…
  • les douleurs présentes plusieurs heures, voire plusieurs jours après l’acte sexuel,
  • les douleurs dues à un effleurement, un contact même avec un vêtement.

L’endométriose et les traitements de la maladie

Peut on parler de traitements? Il s’agirait plutôt de thérapies en vu de diminuer l’apparition des douleurs afin d’avoir un meilleur confort de vie, de bien-être.

  • l’acupuncture: selon une seule étude, cette médecine améliorerait l’intensité de la douleur et de ce fait la qualité de vie des femmes touchées par l’endométriose, notamment à partir de la 4ème semaine de traitement à raison de 2 séances par semaine,
  • la neurostimulation transcutanée à haute fréquence a eu de bons résultats pour soulager la douleur pelvienne mais reste à l’étude, car certaines sont contradictoires,
  • L’ostéopathie serait également une bonne piste pour optimiser la dimension physique et psychologique de la qualité de vie des patientes,
  • Les Thérapies cognitivo-comportemenrales (TCC) et les thérapies d’accompagnement et d’acceptation paraissent une voie intéressante pour surmonter toute cette dimension psychologique que la maladie engendre,
  • l’hypnose, la relaxation, la méditation pleine conscience pourraient avoir un effet bénéfique sur la prise en charge de la douleur, l’anxiété et la qualité de vie.

L’endométriose et l’activité physique

L’endométriose, en tant que maladie gynécologique complexe, peut avoir des impacts significatifs sur la qualité de vie des femmes qui en souffrent. Dans ce contexte, l’activité physique a été étudiée pour ses effets potentiels sur la gestion de la maladie. Des études épidémiologiques ont révélé une corrélation inverse entre la pratique régulière d’activité physique et le risque de développer l’endométriose, suggérant que l’exercice pourrait jouer un rôle préventif ou atténuateur dans l’apparition ou la progression de la maladie.

Au-delà de l’aspect préventif, l’activité physique se révèle être un élément essentiel pour améliorer le bien-être général et l’état mental des personnes atteintes d’endométriose. L’exercice physique régulier peut contribuer à réduire le stress, améliorer l’humeur et augmenter le sentiment global de bien-être, autant d’éléments importants pour les personnes gérant les douleurs et les autres symptômes associés à l’endométriose.

Les activités physiques douces, comme le Taichi, le yoga ou le qigong, se sont révélées particulièrement bénéfiques. Ces disciplines, centrées sur la relaxation, la respiration et les mouvements doux, ont été étudiées pour leur impact positif sur la gestion de la douleur chronique. Elles favorisent la détente musculaire, réduisent le stress et aident à maintenir une certaine souplesse corporelle, ce qui peut être particulièrement utile pour les femmes souffrant de douleurs liées à l’endométriose.

La marche et le vélo comme activité, pratiqués de manière modérée et pour le plaisir, sont également recommandés. Ces formes d’exercice cardiovasculaire à faible impact peuvent aider à maintenir une bonne circulation sanguine, renforcer le système cardiorespiratoire et améliorer l’endurance générale, tout en étant moins susceptibles de provoquer des douleurs ou de l’inconfort.

Cependant, il est nécessaire de noter que pendant les périodes de crise aiguë de l’endométriose, où la douleur peut s’intensifier, il est essentiel de privilégier le repos. L’écoute de son corps et l’adaptation de l’activité physique en fonction de son état de santé sont primordiales pour éviter d’aggraver les symptômes.

Il est impératif de consulter votre spécialiste gynécologique pour le diagnostic et les traitements.

L’alimentation et endométriose en détail

Même s’il n’existe pas d’essais cliniques mettant en lien l‘alimentation et l’endométriose, il existe toute fois des études de « cas-témoins » relatant certains faits comme par exemple :

  • Un lien entre la consommation de perturbateurs endocriniens dont certains peuvent s’accumuler dans la graisse animale et la maladie, il est donc essentiel de bien choisir ses apports en graisse. Limiter la consommation de viande apportant une certaine quantité de graisse et favoriser les graisses végétales que l’on trouve dans les huiles comme l’huile de colza par exemple,
  • Une corrélation entre l’endométriose et le syndrome du colon irritable. Le diagnostic du syndrome doit être fait en écartant tout autre maladie, MICI. (où l’on incrimine à tord le gluten alors qu’il s’agit de la présence d’oligosaccharides à l’origine d’une malabsorption)
  • Une augmentation de l’activité œstrogénique est observée chez les personnes en surpoids, obésité.

Bref, parlons mieux, parlons alimentation :
Avec tout ceci, beaucoup de personnes sont un peu perdus, ce qui marche pour l’une ne marche pas forcément pour l’autre. Si j’en appelle à mon bon sens, une alimentation adaptée à cette maladie qu’est l’endométriose sera une alimentation qui limitera les douleurs pour enfin connaître plus de confort.
Il s’agit d’une alimentation qui laisse une large place aux végétaux, non pas végétarienne mais plutôt réfléchie en adéquation en plus avec l’écologie, et également avec une programmation d’un programme alimentaire pauvre en fodmaps celui -même qui va avoir un impact sur la consommation de produits laitiers.
Certains vous diront de ne pas prolonger plus d’un mois ce programme pour éviter de modifier la flore intestinale, or elle l’est déjà à partir du moment où vous en souffrez.
Pour vous aider dans cette démarche, n’hésitez pas à vous rapprocher des professionnel(le)s formé(e)s, comme moi-même, avec des méthodes de coaching diététique adaptées.

Source à voir aussi: HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / décembre 2017