Laëtitia Knopik  Blog diététique-nutrition  Comment savoir si on a le sopk ?

Comment savoir si on a le sopk ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection hormonale fréquente chez les femmes en âge de procréer. Il se manifeste par une série de symptômes variés et peut avoir des répercussions sur la santé reproductive, métabolique et mentale. En tant que diététicienne nutritionniste, je rencontre régulièrement des patientes pour lesquelles une alimentation équilibrée et adaptée peut considérablement améliorer le confort et la qualité de vie, en particulier en présence de SOPK. Mais avant de savoir comment adapter son alimentation, il est essentiel de connaître les symptômes et les méthodes de diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques.

Les principaux signes du syndrome des ovaires polykystiques

Les symptômes du SOPK peuvent se manifester de manière très variable, mais certains signes typiques sont généralement révélateurs. L’irrégularité menstruelle est l’un des premiers indicateurs : Les cycles peuvent être espacés, courts, ou même complètement absents, ce qui rend difficile la gestion de la fertilité pour certaines femmes. Ce déséquilibre hormonal est souvent lié à une augmentation des androgènes, ou hormones masculines, qui engendre des manifestations physiques comme l’acné, une pilosité accrue sur des zones atypiques (visage, poitrine, dos), ou, à l’inverse, une perte de cheveux semblable à l’alopécie masculine. Bien que le SOPK soit associé à la présence de kystes sur les ovaires, il est important de noter que l’absence de kystes n’exclut pas pour autant le diagnostic ; les symptômes hormonaux et métaboliques restent déterminants pour évaluer le syndrome des ovaires polykystiques.

Le SOPK impacte également la santé métabolique, souvent en raison d’une résistance accrue à l’insuline, un phénomène où l’organisme doit produire davantage d’insuline pour réguler la glycémie. Cette résistance peut induire une prise de poids, principalement au niveau abdominal, et accroître le risque de développer un diabète de type 2 ou des maladies cardiovasculaires si elle n’est pas correctement gérée. Comme diététicienne, mon rôle est d’accompagner les patientes dans le choix d’aliments à faible indice glycémique pour stabiliser la glycémie et prévenir les complications métaboliques. Une approche nutritionnelle ciblée et personnalisée aide ainsi à mieux contrôler la prise de poids et à diminuer la charge métabolique que représente la résistance à l’insuline.

Enfin, le SOPK peut également affecter le bien-être émotionnel et mental et les fluctuations hormonales, l’acné persistante, les problèmes de pilosité ou de perte de cheveux, ainsi que les difficultés à gérer son poids peuvent générer de la frustration, une perte de confiance en soi, voire de l’anxiété et des épisodes dépressifs. Les femmes atteintes de SOPK peuvent aussi éprouver des difficultés en matière de fertilité, ce qui accentue parfois le sentiment de stress et d’isolement. Le suivi par votre diététicienne nutritionniste permet de répondre aux besoins nutritionnels tout en apportant un soutien personnalisé pour redonner de la confiance face aux symptômes et contribuer au bien-être général.

Le diagnostic du SOPK en consultant un médecin

Pour établir un diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques, il est indispensable de consulter un médecin qui effectuera un bilan approfondi. Le diagnostic repose sur les critères de Rotterdam : il suffit de présenter deux des trois critères suivants pour que le SOPK soit confirmé : Des cycles menstruels irréguliers, un excès d’hormones androgènes (observé cliniquement ou lors d’analyses) et la présence de kystes sur les ovaires, identifiée par échographie pelvienne. Outre l’évaluation des symptômes, le médecin demandera également un bilan hormonal pour mesurer précisément les niveaux d’androgènes, et il pourrait envisager d’autres examens pour éliminer d’autres affections similaires, comme les troubles thyroïdiens.

Une analyse de la glycémie et de l’insulinémie est également essentielle, en particulier si une résistance à l’insuline est suspectée. Ce trouble métabolique est fréquent chez les femmes atteintes de syndrome des ovaires polykystiques et contribue aux risques de prise de poids et de diabète de type 2. En parallèle de la prise en charge médicale, un accompagnement nutritionnel devient fondamental : en adaptant l’alimentation, il est possible de réguler les niveaux de glycémie et de réduire la résistance à l’insuline. Le rôle d’une ou d’une diététicien(ne) nutritionniste ici est clé pour mettre en place des stratégies alimentaires visant à améliorer la sensibilité à l’insuline et à prévenir les complications métaboliques liées au SOPK.

Un suivi diététique personnalisé, combiné aux recommandations médicales, aide non seulement à stabiliser les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques mais aussi à optimiser la santé générale. En tant que diététicienne, je propose des ajustements alimentaires ciblés, adaptés à chaque personne, pour aider à réduire les symptômes du SOPK et améliorer la qualité de vie. Ce suivi permet de mieux contrôler le poids, de réguler les hormones et d’augmenter les chances de maintenir des cycles menstruels plus réguliers, renforçant ainsi les effets positifs du traitement médical.

Comment votre diététicienne nutritionniste peut vous accompagner

En cas de syndrome des ovaires polykystiques, l’accompagnement par un ou une diététicien(ne) nutritionniste s’avère fondamental pour mettre en place une stratégie nutritionnelle ciblée et individualisée. L’objectif principal est de gérer les symptômes et d’atténuer les facteurs de risque associés, notamment la résistance à l’insuline et les déséquilibres hormonaux. Adopter une alimentation à faible indice glycémique est une première étape clé pour stabiliser les taux de glucose dans le sang, ce qui aide à prévenir les pics d’insuline souvent à l’origine de prises de poids et de fringales. En consultation, je propose des choix alimentaires riches en fibres, protéines maigres et graisses saines tout en réduisant les sucres rapides et les aliments ultra-transformés. Cette approche permet non seulement de contrôler l’insuline mais aussi de maintenir un poids stable, une priorité dans la gestion du SOPK.

Au-delà de la gestion glycémique, certains nutriments spécifiques peuvent jouer un rôle important pour atténuer les symptômes. Les vitamines D et B, par exemple, sont connues pour leurs effets sur la régulation hormonale et la sensibilité à l’insuline. En particulier, les sources de vitamine D comme les poissons gras (saumon, maquereau) et les oméga-3 apportent des bienfaits anti-inflammatoires utiles pour apaiser les inflammations souvent présentes dans le SOPK. Avec un suivi régulier, il est possible d’adapter les apports en fonction des besoins individuels et des résultats observés, permettant ainsi de progresser vers un équilibre optimal.

Par ailleurs, l’accompagnement nutritionnel permet d’aborder d’autres aspects du mode de vie qui influencent le syndrome des ovaires polykystiques. Par exemple, les stratégies de gestion du stress et l’activité physique régulière jouent un rôle complémentaire dans la régulation des hormones. La pratique de sports d’endurance et de renforcement musculaire, alliée à une alimentation riche en protéines et en fibres, aide à stimuler le métabolisme et à mieux gérer les fluctuations hormonales. En consultation, je recommande souvent des exercices en lien avec les objectifs personnels de chaque patiente, ce qui rend le programme plus soutenable sur le long terme.

Un programme nutritionnel adapté au SOPK doit également prendre en compte les goûts et habitudes de vie. Mon rôle est d’adapter les recommandations pour que la transition vers une alimentation plus équilibrée soit progressive et agréable. Plutôt que de proscrire certains aliments, je privilégie des substitutions et des ajustements dans les portions, par exemple en remplaçant les glucides raffinés par des grains entiers ou en intégrant des collations riches en fibres et protéines. Cette approche permet de retrouver une alimentation diversifiée, plaisante, et efficace pour réguler les hormones et la glycémie.

Enfin, et pour clore ce sujet, voici un exemple de programme nutritionnel adapté pour trois jours, conçu pour offrir un équilibre en fibres, protéines maigres, et graisses saines, tout en réduisant les glucides à absorption rapide :

 Jour Menu
Jour 1 Petit-déjeuner : yaourt nature avec flocons d’avoine et fruits rouges
Déjeuner : salade de quinoa, pois chiches, concombre, et avocat
Collation : poignée de noix et une pomme
Dîner : filet de saumon au four, patate douce rôtie et brocolis vapeur
Jour 2 Petit-déjeuner : smoothie banane, lait d’amande, et graines de chia
Déjeuner : blanc de poulet grillé, riz brun et légumes grillés
Collation : fromage blanc avec morceaux de pêche
Dîner : poêlée de crevettes et légumes avec nouilles de sarrasin
Jour 3 Petit-déjeuner : omelette aux épinards avec tranche de pain complet
Déjeuner : salade de lentilles, poivrons, et feta
Collation : quelques amandes et une poire
Dîner : soupe de légumes maison avec tofu grillé et pain complet

Ce programme qu’il est impératif d’adapter à chacune est conçu pour stabiliser la glycémie et soutenir la régulation hormonale, en intégrant des aliments nutritifs variés et à faible indice glycémique. Grâce à un suivi diététique personnalisé, chaque patiente peut adapter ces menus en fonction de ses goûts et besoins spécifiques, contribuant ainsi à mieux gérer les symptômes du SOPK de façon durable et sans privations.