Qu’est-ce que l’indice de masse grasse ? Définition

L’indice de masse grasse (IMG) est un indicateur essentiel pour évaluer la composition corporelle d’un individu, en particulier la proportion de tissus adipeux par rapport au poids total du corps. Contrairement à l’indice de masse corporelle (IMC), qui mesure la corpulence en se basant sur le rapport entre le poids et la taille, l’IMG se concentre spécifiquement sur la quantité de graisse corporelle. Cet indice est exprimé en pourcentage et permet de mieux comprendre la composition corporelle au-delà du simple poids.

Pourquoi l’IMG est-il utile en nutrition ?

L’indice de masse grasse est un outil fondamental en nutrition car il permet une évaluation précise de la composition corporelle, au-delà de ce que peut offrir un simple suivi du poids ou de l’Indice de Masse Corporelle (IMC). En quantifiant la proportion de graisse dans le corps, l’IMG fournit des informations essentielles pour déterminer l’état nutritionnel d’une personne. Un excès de masse grasse est souvent lié à une surconsommation calorique et à un déséquilibre nutritionnel, ce qui peut conduire à des maladies métaboliques telles que l’obésité, le diabète de type 2, et les maladies cardiovasculaires. L’Indice de Masse Grasse permet donc aux professionnels de la nutrition d’adapter précisément les régimes alimentaires pour prévenir ou corriger ces conditions en se basant sur des données spécifiques à chaque individu.

En outre, l’indice de masse grasse joue un rôle dans la gestion de la nutrition, notamment pour les populations spécifiques comme les athlètes, les personnes âgées, ou les femmes enceintes. Chez les athlètes, par exemple, un suivi régulier de l’IMG permet d’optimiser la composition corporelle pour améliorer les performances physiques tout en évitant les risques liés à une masse grasse trop faible, comme les déséquilibres hormonaux ou les carences en nutriments essentiels. Chez les personnes âgées, un suivi de l’IMG aide à prévenir la sarcopénie, une condition caractérisée par une perte de masse musculaire et une augmentation concomitante de la graisse corporelle, qui peut être atténuée par une alimentation ciblée et un programme d’exercices approprié.

Enfin, l’IMG est particulièrement utile pour personnaliser les plans de nutrition, car il prend en compte les différences individuelles dans le métabolisme et la répartition des graisses. Contrairement à l’IMC, qui ne distingue pas la masse grasse de la masse maigre, l’indice de masse grasse permet de concevoir des stratégies nutritionnelles sur mesure. Par exemple, une personne avec un IMG élevé pourrait bénéficier d’un régime pauvre en graisses saturées et riche en fibres pour réduire la graisse corporelle tout en préservant la masse musculaire. De même, pour une personne avec un IMG faible, une alimentation riche en protéines et en nutriments énergétiques peut être nécessaire pour augmenter la masse musculaire tout en maintenant un équilibre hormonal optimal. Ainsi, l’IMG fournit des données précieuses qui permettent aux professionnels de la nutrition de formuler des recommandations précises et adaptées, favorisant ainsi une meilleure santé à long terme.

Les valeurs typiques de l’indice de masse grasse

Les valeurs de l’indice de masse grasse varient en fonction du sexe et de l’âge. Ces valeurs permettent de classer les individus dans différentes catégories en fonction de leur pourcentage de masse grasse, ce qui est essentiel pour évaluer leur état de forme physique et leur santé générale.

Ce tableau montre les valeurs typiques de l’IMG pour différentes catégories. Les femmes et les hommes ont des pourcentages de masse grasse différents pour être considérés en bonne forme. Les athlètes, en raison de leur masse musculaire supérieure, ont des IMG inférieurs. Un IMG élevé, au-delà de 32% pour les femmes et de 25% pour les hommes, est généralement classé comme obésité, ce qui peut indiquer un risque accru de problèmes de santé. Ces valeurs sont utilisées pour adapter les interventions nutritionnelles et les programmes d’exercice physique en fonction des besoins individuels.

Comment mesurer l’indice de masse grasse ?

L’indice de Masse Grasse peut être mesuré à l’aide de diverses techniques, allant de méthodes simples à des technologies plus avancées. Chaque méthode présente ses avantages et ses inconvénients en termes de précision, de coût, et d’accessibilité, ce qui permet de choisir l’approche la plus adaptée en fonction des besoins spécifiques et des ressources disponibles.

• La première méthode couramment utilisée est la formule de Deurenberg. Cette formule estime l’IMG à partir de l’Indice de Masse Corporelle, de l’âge, et du sexe de l’individu. Bien que pratique et accessible, notamment en l’absence d’outils spécialisés, cette méthode repose sur des moyennes populationnelles et peut donc manquer de précision pour certaines personnes, surtout celles ayant des compositions corporelles atypiques, comme les athlètes ou les personnes âgées ;
• Une autre méthode populaire est celle des plis cutanés, qui consiste à mesurer l’épaisseur de certains plis graisseux du corps à l’aide d’une pince spécifique, appelée adipomètre. Cette technique est particulièrement appréciée pour sa fiabilité lorsqu’elle est réalisée correctement, souvent par un professionnel de santé. En pinçant des zones spécifiques du corps, telles que l’abdomen ou l’arrière du bras, cette méthode permet une estimation directe de la graisse sous-cutanée, ce qui est très pertinent pour un suivi précis de l’évolution de l’IMG. Toutefois, pour un diagnostic du lipoedème par exemple, une pathologie impliquant un stockage anormal de graisses, d’autres méthodes plus spécialisées peuvent être utilisées ;
• Enfin, l’impédancemétrie est une méthode moderne qui utilise un faible courant électrique pour estimer la composition corporelle. Ce courant traverse le corps et mesure la résistance des différents tissus corporels, ce qui permet d’estimer la proportion de graisse. Les balances à impédancemétrie, désormais largement disponibles pour un usage domestique, offrent une solution relativement pratique qui n’excluent pas l’utilité d’un bilan pour un suivi régulier de l’IMG. Cependant, cette méthode peut être influencée par divers facteurs, comme le niveau d’hydratation ou la température corporelle, ce qui peut altérer la précision des résultats. Pour des résultats optimaux, il est recommandé de combiner cette méthode avec un programme de suivi physique régulier, en gardant le corps en mouvement pour maintenir une santé optimale.

Chaque méthode présente donc des caractéristiques distinctes, et le choix dépendra des objectifs de mesure, de la précision recherchée, ainsi que des outils disponibles.

Un exemple de calcul de l’indice de masse grasse avec la formule de Deurenberg

Pour les femmes :

IMG (%)=(1.20×IMC)+(0.23×Aˆge)−(10.8×Sexe)−5.4

Pour les hommes :

IMG (%)=(1.20×IMC)+(0.23×Aˆge)−(10.8×Sexe)−5.4

Où :

• IMC est l’Indice de Masse Corporelle, calculé par la formule : Poids (kg) / Taille (m)² ;
• Âge est l’âge de la personne en années ;
• Sexe : 0 pour les femmes, 1 pour les hommes.

Exemple de calcul :

Pour une femme de 30 ans, pesant 60 kg et mesurant 1,65 m :

1. Calcul de l’IMC : 60/1,65² ≈ 22,04
2. Substitution dans la formule de Deurenberg  : (1.20×22.04)+(0.23×30)−(10.8×0)−5.4  = 26.45%

Ainsi, l’IMG de cette femme serait d’environ 26,45%.

Les limites de l’indice de masse grasse pour conclure

L’indice de masse grasse est un outil précieux pour évaluer la composition corporelle, mais il n’est pas exempt de limitations. L’une des principales critiques est son manque de précision pour certains groupes spécifiques de la population. Par exemple, chez les personnes très musclées ou les athlètes de haut niveau, l’IMG peut surestimer la quantité de graisse corporelle en raison de la densité musculaire élevée. En effet, la formule de Deurenberg, largement utilisée pour calculer l’indice de masse grasse, ne fait pas de distinction claire entre la masse musculaire et la masse grasse, ce qui peut conduire à des résultats peu représentatifs pour ces individus.

De même, l’IMG peut être moins fiable pour les femmes enceintes ou les personnes âgées. Pendant la grossesse, les changements hormonaux et physiologiques modifient la répartition des graisses, rendant les estimations basées sur des formules standards inexactes. Pour les personnes âgées, la diminution naturelle de la masse musculaire avec l’âge peut fausser les résultats, suggérant un taux de graisse plus élevé qu’il ne l’est réellement. Ainsi, bien que l’IMG soit un bon indicateur pour une large part de la population, il nécessite une interprétation prudente dans ces cas spécifiques.

Enfin, il est important de souligner que l’IMG se base sur des moyennes statistiques, ce qui peut ne pas toujours refléter fidèlement la composition corporelle unique de chaque individu. Les variations biologiques, telles que la densité osseuse, la répartition des graisses ou le métabolisme, peuvent entraîner des divergences significatives par rapport aux estimations fournies par l’indice de masse grasse C’est pourquoi il est souvent recommandé de compléter l’évaluation de l’IMG avec d’autres mesures et, idéalement, de consulter un professionnel de santé ou un coach en nutrition pour obtenir une analyse plus complète et personnalisée. Le rôle du coach en nutrition est alors ici utile pour interpréter correctement ces données et élaborer des stratégies adaptées à chaque personne