Laëtitia Knopik  Blog diététique-nutrition  Qu’est-ce que l’hyperphagie boulimique ? Définition & rôle de votre diététicienne

Qu’est-ce que l’hyperphagie boulimique ? Définition & rôle de votre diététicienne

L’hyperphagie boulimique est un trouble de la conduite alimentaire (TCA) caractérisé par des épisodes récurrents de frénésie alimentaire sans recours aux comportements compensatoires inappropriés tels que les vomissements provoqués ou l’usage de laxatifs, qui sont typiques de la boulimie. Ce trouble est responsable d’une souffrance significative et peut entraîner des complications physiques et psychologiques importantes. Cet article explore les caractéristiques de l’hyperphagie boulimique, ses différences avec la boulimie nerveuse, ses causes, ses conséquences, et les méthodes de prise en charge disponibles.

Les caractéristiques de l’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique se manifeste par des crises de consommation excessive de nourriture, durant lesquelles la personne ingère une grande quantité d’aliments en un temps très court. Ces épisodes sont accompagnés d’un sentiment de perte de contrôle, où l’individu ressent une impulsion irrésistible de manger, sans pouvoir s’arrêter, même s’il n’a pas faim. Pour qu’un diagnostic d’hyperphagie boulimique soit posé, ces crises doivent survenir au moins une fois par semaine sur une période de trois mois. Contrairement à la boulimie, les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique ne recourent pas à des comportements compensatoires tels que les vomissements provoqués, l’utilisation excessive de laxatifs, ou l’exercice physique intense pour éliminer les calories consommées. En conséquence, ces individus sont souvent en surpoids ou obèses, car les calories ingérées pendant les crises ne sont pas éliminées.

Les crises d’hyperphagie boulimique sont fréquemment déclenchées par des émotions négatives telles que la tristesse, l’ennui, le stress ou la colère. Ces émotions agissent comme des déclencheurs, poussant l’individu à utiliser la nourriture comme une forme de réconfort temporaire ou de distraction. Pendant ces épisodes, la personne mange de manière rapide et compulsive, souvent sans prêter attention à la qualité ou au goût des aliments. Elle continue de manger même après avoir atteint une sensation de satiété inconfortable, voire douloureuse. Cette compulsion alimentaire est souvent suivie d’une intense culpabilité, de honte et de détresse psychologique, ce qui aggrave encore le mal-être de l’individu et peut mener à une spirale de crises répétées.

La distinction entre l’hyperphagie boulimique et la boulimie nerveuse est essentielle pour une prise en charge appropriée. Alors que les personnes souffrant de boulimie nerveuse peuvent maintenir un poids normal grâce à leurs comportements compensatoires, celles atteintes d’hyperphagie boulimique tendent à accumuler du poids en raison de l’absence de ces comportements. Cette accumulation de poids peut entraîner des complications de santé physique, comme le diabète de type 2, l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires. De plus, les conséquences psychologiques de l’hyperphagie boulimique, telles que la baisse de l’estime de soi, la dépression et l’anxiété, sont exacerbées par les stigmates sociaux associés à l’obésité. Ces facteurs soulignent l’importance d’une approche thérapeutique holistique, incluant des interventions nutritionnelles, psychologiques et médicales, pour aider les individus à gérer leurs émotions, à développer des habitudes alimentaires saines et à améliorer leur qualité de vie globale.

Les différences entre hyperphagie boulimique et boulimie nerveuse

Bien que l’hyperphagie boulimique et la boulimie nerveuse partagent des similitudes, notamment les crises de boulimie, elles diffèrent principalement par les comportements post-crise. La boulimie nerveuse implique des comportements compensatoires tels que les vomissements provoqués, l’utilisation excessive de laxatifs, le jeûne ou l’exercice physique excessif pour prévenir la prise de poids. En revanche, les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique ne pratiquent pas ces comportements purgatifs.

Cette distinction conduit à des différences significatives en termes de poids corporel. Les personnes atteintes de boulimie nerveuse ont souvent un poids normal ou fluctuant, tandis que celles souffrant d’hyperphagie boulimique sont généralement en surpoids ou obèses. Ces différences dans les comportements et les résultats physiques contribuent à la distinction diagnostique entre les deux troubles.

Les causes et facteurs de risque de l’hyperphagie boulimique

Les causes de l’hyperphagie boulimique sont multifactorielles, impliquant une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Parmi les facteurs biologiques, on trouve une prédisposition génétique et des anomalies neurobiologiques qui affectent la régulation de l’appétit et des émotions. Les personnes ayant des antécédents familiaux de troubles alimentaires ou de troubles de l’humeur sont plus à risque.

Les facteurs psychologiques incluent des traits de personnalité tels que le perfectionnisme, une faible estime de soi, des troubles de l’humeur comme la dépression et l’anxiété, ainsi que des antécédents de traumatismes ou d’abus. Les régimes restrictifs et les comportements alimentaires désordonnés peuvent également précipiter des épisodes de frénésie alimentaire, car la privation de nourriture entraîne des compulsions alimentaires.

Sur le plan social, les pressions sociétales pour atteindre un idéal de minceur, les stigmatisations liées au poids et les difficultés interpersonnelles peuvent exacerber le risque de développer un trouble de l’hyperphagie boulimique. Les environnements familiaux et culturels jouent également un rôle important dans la formation des attitudes et comportements alimentaires.

Quel rôle de cotre diététicienne dans l’accompagnement des personnes atteintes d’hyperphagie boulimique ?

Mon rôle dans l’accompagnement des personnes atteintes d’hyperphagie boulimique sur le cabinet diététique d’Arras, Rouvroy (entre Lens et Douai) ou encore sur la métropole lilloise s’avère utile pour permettre de  retrouver une relation saine avec la nourriture. Avec mon approche basée sur l’écoute, l’empathie et la collaboration étroite avec d’autres professionnels de santé pour comprendre les habitudes alimentaires de mes patient-e-s, leurs émotions associées à la nourriture et les déclencheurs de leurs crises de boulimie, je propose un soutien pour établir des objectifs réalistes et personnalisés vers une alimentation équilibrée et une meilleure gestion des émotions.

Dans les premières consultations diététiques, j’évalue les comportements alimentaires et les besoins nutritionnels spécifiques de chaque patient-e. Cela inclut une analyse détaillée de leurs habitudes alimentaires, de leur histoire de poids et de leurs comportements de frénésie alimentaire. Mon objectif est de dédramatiser la nourriture et d’aider les patients à comprendre que tous les aliments peuvent faire partie d’une alimentation équilibrée. Ensemble, nous développons des stratégies pour éviter les régimes restrictifs qui peuvent déclencher des crises de boulimie et nous mettons en place des plans alimentaires flexibles et adaptés à leur mode de vie.

Un aspect important de mon travail consiste à éduquer mes patients sur la nutrition et à leur fournir les outils nécessaires pour faire des choix alimentaires éclairés. Je les aide à reconnaître les signaux de faim et de satiété, à gérer les émotions sans recourir à la nourriture, et à adopter une approche plus bienveillante envers leur corps. En tant que diététicienne nutritionniste, je m’assure que mes patients reçoivent des informations précises et scientifiques sur la nutrition, ce qui les aide à démystifier les mythes alimentaires et à adopter des comportements alimentaires durables et sains.

En collaboration avec d’autres professionnels de santé, tels que les psychologues et les médecins, je participe à une prise en charge multidisciplinaire des troubles de l’hyperphagie boulimique. Cette approche intégrée permet de traiter non seulement les aspects nutritionnels, mais aussi les dimensions psychologiques et émotionnelles de la maladie. Mon rôle est de soutenir mes patients tout au long de leur parcours de guérison, en leur offrant un accompagnement constant et en ajustant les plans alimentaires en fonction de leurs progrès et de leurs besoins évolutifs.