Laëtitia Knopik  Blog diététique-nutrition  Qu’est-ce que l’hyperglycémie ? Définition, symptômes, prévention & traitement

Qu’est-ce que l’hyperglycémie ? Définition, symptômes, prévention & traitement

L’hyperglycémie est une condition médicale courante qui affecte de nombreuses personnes à travers le monde, particulièrement celles atteintes de diabète. Comprendre ce qu’est l’hyperglycémie, ses causes, ses symptômes et les risques qu’elle présente est utile pour la gérer efficacement et éviter des complications graves.

La définition et les causes de l’hyperglycémie

L’hyperglycémie se définit par un excès de glucose (sucre) dans le sang. Normalement, chez une personne en bonne santé, la glycémie (taux de glucose dans le sang) à jeun se situe entre 0,7 et 1,10 g/l. Lorsque ce taux dépasse 1,26 g/l à jeun ou 2,00 g/l après un repas, on parle d’hyperglycémie.

Les causes de l’hyperglycémie sont variées mais la principale cause chez les personnes atteintes de diabète est l’absence ou l’insuffisance d’insuline, une hormone produite par le pancréas qui régule la glycémie en permettant aux cellules d’utiliser le glucose comme source d’énergie. Plusieurs facteurs peuvent provoquer une hyperglycémie, notamment l’oubli d’une injection d’insuline, une prise irrégulière des médicaments, ou encore un stress important. De plus, certaines infections ou la prise de médicaments comme les corticostéroïdes peuvent également entraîner une élévation de la glycémie.

Il est également possible d’observer une hyperglycémie chez les personnes non diabétiques dans des situations de stress intense ou lors de maladies aiguës, car l’organisme libère alors des hormones qui augmentent la glycémie pour fournir de l’énergie en réponse au stress.

Les symptômes et complications potentielles de l’hyperglycémie

L’hyperglycémie se manifeste par une série de symptômes qui peuvent varier en fonction de la sévérité et de la rapidité de l’augmentation de la glycémie. Les symptômes initiaux sont souvent subtils et peuvent évoluer progressivement, rendant parfois difficile une reconnaissance immédiate de la condition.

Les symptômes aigus de l’hyperglycémie

Les symptômes aigus de l’hyperglycémie sont principalement liés à l’incapacité de l’organisme à utiliser efficacement le glucose comme source d’énergie, en raison d’une insuffisance d’insuline. L’un des premiers signes est la polydipsie, ou soif excessive, résultant de la déshydratation que l’organisme subit en raison de la polyurie (augmentation de la fréquence et du volume des urines). Cette polyurie est une tentative du corps pour se débarrasser de l’excès de glucose par l’urine, mais elle entraîne une perte importante de liquides et d’électrolytes.

La fatigue extrême, souvent rapportée par les patients, s’explique par le fait que, en l’absence d’insuline ou avec une insuline inefficace, les cellules du corps sont incapables de capter le glucose circulant pour produire de l’énergie. Cela se traduit par une sensation de faiblesse généralisée et une somnolence accrue. Un autre symptôme courant est la vision trouble, qui survient lorsque des niveaux élevés de glucose modifient la réfringence du cristallin, affectant ainsi la capacité de l’œil à se concentrer correctement.

D’autres symptômes peuvent inclure une bouche sèche, conséquence directe de la déshydratation, ainsi qu’une irritabilité, souvent liée aux fluctuations rapides du taux de glucose. La perte de poids inexpliquée est un signe alarmant qui reflète l’utilisation des graisses et des protéines par le corps comme source d’énergie alternative, en raison de l’incapacité à utiliser le glucose.

Les complications aiguës et chroniques de l’hyperglycémie

Si l’hyperglycémie n’est pas traitée rapidement, elle peut entraîner des complications aiguës graves. L’une des plus redoutées est l’acidocétose diabétique (ACD), qui se manifeste principalement chez les personnes atteintes de diabète de type 1. Dans cette situation, l’absence d’insuline empêche l’entrée du glucose dans les cellules, ce qui pousse l’organisme à dégrader les lipides pour obtenir de l’énergie. Ce processus produit des corps cétoniques, des acides qui s’accumulent dans le sang, provoquant une acidose métabolique. Les signes avant-coureurs de l’ACD incluent une respiration rapide et profonde (respiration de Kussmaul), des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, et une haleine fruitée due à l’acétone. Si elle n’est pas prise en charge, l’acidocétose peut évoluer vers un coma et être fatale.

À long terme, une hyperglycémie chronique non contrôlée peut avoir des effets dévastateurs sur divers organes et systèmes corporels. Les complications microvasculaires, telles que la rétinopathie diabétique, résultent de lésions des petits vaisseaux sanguins dans la rétine, ce qui peut conduire à une perte progressive de la vision et, dans les cas les plus sévères, à la cécité. Les reins peuvent également être gravement affectés, entraînant une néphropathie diabétique, qui est une cause majeure d’insuffisance rénale terminale nécessitant une dialyse ou une transplantation rénale.

Les complications macrovasculaires comprennent des maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), qui sont plus fréquents chez les personnes présentant une hyperglycémie chronique. Ces conditions sont dues à l’athérosclérose accélérée, un durcissement des artères provoqué par des taux élevés de glucose qui endommagent les parois vasculaires, favorisant la formation de plaques de cholestérol.

L’hyperglycémie chronique peut également entraîner des neuropathies, qui affectent les nerfs périphériques et autonomes. Les patients peuvent ressentir des douleurs neuropathiques, des picotements, une diminution de la sensibilité, ou des troubles moteurs. Les neuropathies autonomes, qui affectent les nerfs contrôlant les fonctions involontaires, peuvent entraîner des troubles digestifs, des problèmes de régulation de la pression artérielle, et une dysfonction érectile.

Enfin, l’hyperglycémie chronique augmente la susceptibilité aux infections. Le glucose élevé dans le sang favorise la prolifération bactérienne, et la réduction de la réponse immunitaire chez les patients diabétiques complique encore la situation. Les infections cutanées, urinaires, et respiratoires sont plus fréquentes et peuvent être plus difficiles à traiter.

La gestion de l’hyperglycémie et la prévention

La gestion de l’hyperglycémie est un processus complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle pour maintenir la glycémie à des niveaux sûrs et prévenir les complications associées. La clé d’une gestion efficace réside dans une surveillance régulière, un traitement adapté, une alimentation équilibrée, et une activité physique régulière, complétés par une éducation continue sur la maladie.

La surveillance et l’ajustement du traitement

Le pilier de la gestion de l’hyperglycémie est le contrôle strict et régulier de la glycémie. Pour les personnes atteintes de diabète, cela implique souvent une autosurveillance glycémique quotidienne à l’aide de glucomètres. La fréquence de ces mesures peut varier en fonction du type de diabète, du traitement suivi et de la stabilité de la glycémie. Par exemple, les patients utilisant de l’insuline, en particulier ceux atteints de diabète de type 1, doivent généralement mesurer leur glycémie plusieurs fois par jour, notamment avant les repas, avant le coucher, et parfois pendant la nuit.

L’ajustement du traitement est essentiel pour maintenir une glycémie optimale. Cela peut inclure l’administration d’insuline selon un schéma prescrit, l’ajustement des doses d’insuline en fonction des résultats des mesures de glycémie, ou encore l’adaptation de la dose de médicaments antidiabétiques oraux. Les technologies modernes, telles que les pompes à insuline et les systèmes de surveillance continue de la glycémie (CGM), offrent des options plus sophistiquées pour réguler la glycémie en temps réel, permettant une gestion plus fine et réactive.

L’alimentation et l’activité physique

Une alimentation équilibrée joue un rôle fondamental dans la gestion de l’hyperglycémie. Le régime alimentaire doit être riche en fibres, présentes dans les légumes, les fruits, et les céréales complètes, car elles ralentissent l’absorption du glucose, réduisant ainsi les pics glycémiques postprandiaux. À l’inverse, il est recommandé de limiter la consommation de glucides simples et de sucres raffinés, qui provoquent des augmentations rapides de la glycémie. La répartition des glucides tout au long de la journée, en plusieurs petits repas, peut également aider à stabiliser la glycémie.

L’activité physique régulière est une autre composante essentielle de la gestion de l’hyperglycémie. L’exercice améliore la sensibilité à l’insuline, ce qui permet aux cellules de mieux utiliser le glucose sanguin, réduisant ainsi la glycémie. Les recommandations incluent au moins 150 minutes d’activité aérobie modérée par semaine, combinée à des exercices de renforcement musculaire. Cependant, il est important pour les personnes diabétiques de surveiller leur glycémie avant, pendant, et après l’exercice pour éviter les épisodes d’hypoglycémie.

La gestion des situations déclenchantes

Certaines situations spécifiques, telles que les maladies aiguës, le stress ou la prise de certains médicaments, peuvent entraîner des épisodes d’hyperglycémie. Lors de maladies comme la grippe ou les infections, l’organisme libère des hormones de stress qui augmentent la glycémie. Il est donc conseillé de surveiller de près la glycémie et d’ajuster le traitement en conséquence, souvent avec l’aide d’un professionnel de santé. En cas de stress émotionnel, des techniques de gestion du stress, telles que la méditation, la relaxation ou l’activité physique, peuvent aider à prévenir une élévation de la glycémie.

Certains médicaments, notamment les corticostéroïdes, sont connus pour provoquer une hyperglycémie. Les patients diabétiques doivent consulter leur médecin avant de commencer tout nouveau traitement pour évaluer les risques potentiels et ajuster leur plan de traitement en conséquence.

L’éducation thérapeutique et le suivi médical de l’hyperglycémie

L’éducation thérapeutique est un élément central de la prévention des complications liées à l’hyperglycémie. Il est essentiel que les patients comprennent les mécanismes sous-jacents de leur condition, les facteurs pouvant influencer leur glycémie, et les actions à entreprendre en cas de déviation de leur glycémie par rapport aux valeurs cibles. Cette éducation inclut l’apprentissage des techniques d’autosurveillance glycémique, la compréhension des signes précoces de l’hyperglycémie et de l’hypoglycémie, et la manière d’adapter leur mode de vie et leur traitement en fonction des circonstances.

Le suivi médical régulier est indispensable pour évaluer l’efficacité du traitement, ajuster les doses médicamenteuses, et dépister précocement les complications éventuelles. Les consultations médicales permettent également de discuter des difficultés rencontrées par le patient dans la gestion de sa glycémie, d’obtenir des conseils personnalisés, et de bénéficier d’un soutien continu.

Pour conclure ce sujet, la gestion de l’hyperglycémie et sa prévention reposent sur une combinaison de techniques de surveillance, de mesures diététiques, d’exercice physique, de gestion des situations à risque, et d’une éducation thérapeutique continue. Une approche proactive et bien informée peut non seulement aider à maintenir la glycémie à des niveaux sécuritaires, mais aussi à prévenir les complications graves associées à une hyperglycémie mal contrôlée.