Laëtitia Knopik  Blog diététique-nutrition  Qu’est-ce que la digestion chez l’être humain ? Définition

Qu’est-ce que la digestion chez l’être humain ? Définition

La digestion est un processus fondamental pour la survie de tous les organismes hétérotrophes, c’est-à-dire ceux qui ne produisent pas leur propre nourriture, comme les animaux, les champignons, et certaines plantes carnivores. Ce mécanisme complexe, qui varie selon les espèces, permet de transformer les aliments en nutriments essentiels que l’organisme peut ensuite absorber et utiliser. Dans cet article, j’explore  avec vous en en détail ce processus vital, en abordant les différentes étapes de la digestion chez l’être humain et aborde avec vous quelques éléments clés de certaines pathologies.

Les 4 grandes étapes de la digestion humaine

En pratique, la digestion est un processus sophistiqué du fonctionnement du corps humain qui commence bien avant que la nourriture n’entre dans la bouche. Lorsque nous sentons l’odeur de la nourriture ou que nous pensons à un repas, notre corps se prépare déjà à digérer en produisant de la salive et en stimulant les sécrétions digestives dans l’estomac, le pancréas et la vésicule biliaire. Ce préambule souligne l’importance de l’interaction entre nos sens et notre système digestif. Voici les quatre grandes étapes de la digestion :

  1. La digestion mécanique : La digestion commence dans la bouche, où les aliments sont broyés par les dents. Ce processus de mastication est indispensable car il réduit les aliments en petits morceaux, facilitant ainsi leur déglutition et leur passage dans le tube digestif. Pendant ce temps, la salive, sécrétée par les glandes salivaires, joue un rôle complémentaire essentiel. Elle lubrifie les aliments, rendant leur passage dans l’œsophage plus aisé, et commence également la digestion des glucides grâce à une enzyme appelée amylase. Cette double action mécanique et chimique est le premier pas vers une digestion efficace et une absorption optimale des nutriments ;
  2. La digestion chimique : Après la déglutition, les aliments descendent le long de l’œsophage pour atteindre l’estomac, où se déroule la digestion chimique. Ici, les aliments sont mélangés à un suc gastrique puissant, composé principalement d’acide chlorhydrique et d’enzymes digestives. Ce mélange agressif a pour rôle de décomposer les protéines complexes en peptides plus simples, préparant ainsi les nutriments pour l’étape suivante de la digestion. Le contenu de l’estomac, désormais sous forme de chyme (une bouillie semi-liquide) est ensuite progressivement libéré dans l’intestin grêle, où la digestion se poursuit avec intensité ;
  3. L’absorption dans l’intestin grêle : L’intestin grêle est le principal site de digestion et d’absorption des nutriments. Dans cette partie du tube digestif, le chyme est exposé à des sécrétions essentielles comme le suc pancréatique et la bile. Le suc pancréatique contient une variété d’enzymes qui décomposent les glucides, les protéines et les graisses en leurs composants élémentaires : sucres simples, acides aminés et acides gras. La bile, produite par le foie et stockée dans la vésicule biliaire, émulsifie les graisses, facilitant leur digestion. Ces nutriments essentiels sont ensuite absorbés à travers la paroi de l’intestin grêle et passent dans le système sanguin, qui les transporte vers les cellules de tout le corps ;
  4. Le gros intestin et l’élimination : Une fois que les nutriments ont été absorbés, ce qui reste du chyme, principalement composé de déchets non digestibles, passe dans le gros intestin. Dans cette dernière partie du tube digestif, l’eau résiduelle est réabsorbée, ce qui compacte les déchets pour former les selles. Le gros intestin joue également un rôle dans l’absorption de certaines vitamines, comme la vitamine K, produites par les bactéries bénéfiques vivant dans le côlon. Enfin, les déchets solides sont évacués de l’organisme lors de la défécation, clôturant ainsi le processus complexe mais efficace de la digestion.

Sur les principales maladie digestives

Les maladies digestives regroupent une variété d’affections qui touchent l’ensemble de l’appareil digestif, incluant des organes tels que l’estomac, l’intestin, le foie, le pancréas, et la vésicule biliaire. En France, ces maladies concernent une proportion significative de la population et constituent une cause fréquente de consultation médicale et d’hospitalisation, de rendez-vous de suivi nutritionnel également. Comprendre les principales maladies digestives, leurs symptômes, ainsi que les facteurs de risque est important pour une prise en charge adaptée.

La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique

La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique sont deux types principaux de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). La maladie de Crohn peut affecter n’importe quelle partie du tube digestif, mais touche généralement l’intestin grêle et le côlon. Elle se caractérise par des douleurs abdominales, des diarrhées persistantes, et parfois des saignements intestinaux. La rectocolite hémorragique, quant à elle, est limitée au côlon et se manifeste par des diarrhées sanglantes et des douleurs abdominales.

Le syndrome de l’intestin irritable (SII)

Le syndrome de l’intestin irritable est une affection fonctionnelle qui se manifeste par des douleurs abdominales, des ballonnements, et des troubles du transit (diarrhées, constipations ou alternance des deux). Les causes précises du SII ne sont pas encore totalement élucidées, mais des facteurs tels que le stress, une alimentation déséquilibrée, et des infections gastro-intestinales antérieures peuvent contribuer à son développement.

La maladie cœliaque

La maladie cœliaque est une maladie auto-immune où l’ingestion de gluten provoque une réaction immunitaire qui endommage la muqueuse de l’intestin grêle. Les personnes atteintes de cette maladie doivent suivre un régime strict sans gluten pour éviter les symptômes comme la diarrhée, les douleurs abdominales, et la malabsorption des nutriments.

Les facteurs de risque des maladies digestives

Les maladies digestives sont des affections complexes qui peuvent être déclenchées ou aggravées par une multitude de facteurs de risque. Ces facteurs, bien que variés, sont souvent interconnectés et peuvent avoir des impacts significatifs sur la santé digestive. Comprendre ces éléments de risque est essentiel pour adopter des mesures préventives efficaces et ainsi réduire l’incidence de ces maladies.

L’alimentation et le mode de vie

Le mode de vie moderne, souvent marqué par une alimentation déséquilibrée et la sédentarité, est l’un des principaux facteurs de risque des maladies digestives. Une alimentation riche en graisses saturées, en sucres raffinés, et pauvre en fibres peut entraîner des troubles tels que la constipation, les diverticuloses, et les calculs biliaires. De plus, la consommation excessive d’aliments transformés et pauvres en nutriments essentiels contribue à l’inflammation et à l’irritation du tractus digestif, favorisant ainsi le développement de maladies comme le syndrome de l’intestin irritable (SII) ou la maladie de Crohn.

La consommation d’alcool et le tabagisme

L’alcool et le tabac sont des substances nocives pour l’ensemble de l’appareil digestif. La consommation régulière d’alcool peut provoquer des lésions du foie, telles que la cirrhose, et augmenter le risque de gastrites ou d’ulcères. Le tabagisme, quant à lui, est associé à un risque accru de reflux gastro-œsophagien, de cancers digestifs, et d’affections inflammatoires chroniques de l’intestin. Ces habitudes, souvent liées à d’autres comportements à risque, exacerbent les troubles digestifs et aggravent les symptômes chez les personnes déjà atteintes.

Le stress et la santé mentale

Le stress chronique et les troubles de la santé mentale, tels que l’anxiété et la dépression, jouent un rôle important dans l’apparition et l’aggravation des maladies digestives. Le stress peut perturber le fonctionnement du système nerveux entérique, qui contrôle le tractus digestif, entraînant des symptômes tels que les douleurs abdominales, les diarrhées, et la constipation. De plus, les personnes souffrant de troubles mentaux ont souvent des habitudes alimentaires irrégulières et une hygiène de vie altérée, ce qui augmente leur vulnérabilité aux maladies digestives.

L’obésité et le vieillissement

L’obésité est un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies digestives, notamment les calculs biliaires, la stéatose hépatique non alcoolique, et les cancers digestifs. Le surplus de poids exerce une pression supplémentaire sur les organes digestifs, perturbant leur fonctionnement normal et favorisant l’inflammation. De plus, le vieillissement entraîne des modifications physiologiques qui rendent le système digestif plus vulnérable, comme un ralentissement du transit intestinal et une diminution de la production des enzymes digestives, augmentant ainsi le risque de maladies telles que la diverticulite et la maladie cœliaque.

Les infections et agents pathogènes

Les infections causées par des agents pathogènes tels que les bactéries, les virus, et les parasites sont également des facteurs de risque significatifs pour les maladies digestives. Des infections courantes, telles que celles causées par la salmonelle ou l’hélicobacter pylori, peuvent entraîner des gastrites, des ulcères, ou des gastro-entérites aiguës. Ces infections, souvent liées à des conditions d’hygiène précaires ou à la consommation d’aliments contaminés, peuvent avoir des conséquences graves, notamment chez les personnes immunodéprimées ou âgées, où elles peuvent déclencher des complications sévères nécessitant une prise en charge médicale urgente.

Pour conclure ce sujet, il est essentiel de reconnaître que chaque individu possède un système digestif unique, influencé comme on l’a vu par de nombreux facteurs comme l’alimentation, le mode de vie, et l’état de santé général. Tous ces critères nous amènent le plus souvent vers la diététique. En consultant votre diététicienne nutritionniste, vous bénéficiez d’un accompagnement qui permet d’améliorer votre bien-être général et un bilan nutritionnel a l’avantage de bien établir vos besoins spécifiques (ceux-ci varient avec l’âge, le sexe, les activités pratiquées, etc.).