Laëtitia Knopik  Blog diététique-nutrition  Comment faire baisser le cholestérol ? Un guide complet

Comment faire baisser le cholestérol ? Un guide complet

Le cholestérol, bien qu’essentiel au bon fonctionnement de notre organisme, peut devenir un ennemi silencieux lorsqu’il est présent en excès dans le sang. Un taux élevé de cholestérol, en particulier le “mauvais” cholestérol LDL, augmente le risque de maladies cardiovasculaires. Alors, comment faire baisser efficacement ce taux de “mauvais cholestérol” ? Voici un petit guide complet inspiré des meilleures pratiques médicales et conseils de santé.

Les objectifs du Traitement des Dyslipidémies

Les objectifs du traitement des dyslipidémies sont avant tout de corriger les anomalies lipidiques présentes dans le sang afin de réduire significativement le risque de maladies cardiovasculaires. Ce processus implique une diminution ciblée des taux de LDL-cholestérol, souvent désigné comme le “mauvais” cholestérol, ainsi que des triglycérides sanguins. L’efficacité de cette approche repose sur une compréhension approfondie des profils lipidiques individuels, ce qui permet de déterminer les niveaux idéaux à atteindre pour chaque patient. En abaissant ces niveaux de manière contrôlée, on parvient à minimiser l’accumulation de plaques dans les artères, réduisant ainsi les chances d’athérosclérose et d’événements cardiovasculaires graves tels que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux.

Ces objectifs thérapeutiques sont soigneusement personnalisés en fonction du profil médical de chaque individu. Divers facteurs sont pris en compte, notamment l’âge, les antécédents familiaux, et le nombre de facteurs de risque cardiovasculaires présents, comme le tabagisme, l’hypertension artérielle et le diabète. Plus le risque cardiovasculaire est élevé, plus il est impératif de réduire de manière agressive les taux de LDL-cholestérol et de triglycérides. Cette personnalisation permet d’optimiser les résultats du traitement, en veillant à ce que chaque patient reçoive un plan de gestion adapté à ses besoins spécifiques, maximisant ainsi les chances de succès et de prévention des complications associées aux dyslipidémies.

Les taux optimaux de LDL-Cholestérol et triglycérides

Les taux optimaux de LDL-cholestérol et de triglycérides varient en fonction du risque cardiovasculaire de chaque individu. Le LDL-cholestérol, souvent appelé “mauvais” cholestérol, est une lipoprotéine de basse densité qui peut s’accumuler dans les parois des artères, formant des plaques et réduisant le flux sanguin. La gestion de son taux est cruciale pour prévenir les maladies cardiovasculaires. Le taux optimal de LDL-cholestérol est déterminé en fonction du niveau de risque cardiovasculaire de la personne : plus ce risque est élevé, plus le taux de LDL-cholestérol doit être bas pour réduire les chances de complications.

Les triglycérides, quant à eux, sont un type de graisse présent dans le sang. Ils proviennent principalement des aliments que nous consommons et sont stockés dans les cellules adipeuses. Des taux élevés de triglycérides sont associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires. Pour une santé optimale, le taux de triglycérides doit être maintenu à un niveau inférieur à 1,5 g/L. Voici un tableau détaillant les taux optimaux de LDL-cholestérol selon le risque cardiovasculaire :

  Risque Cardiovasculaire   Taux Optimal de LDL-Cholestérol
Très élevé < 0,55 g/L
Élevé < 0,7 g/L
Modéré < 1 g/L
Faible < 1,3 g/L

Une solution : Le changement de mode de vie

A l’origine de l’amélioration de la santé des patients(e)s que j’accompagne lors des rendez-vous de suivi nutritionnels, le changement des modes de vie est souvent une très belle solution. Ainsi, il faut :

1. Arrêter de Fumer

Le tabagisme est reconnu comme l’un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. La fumée de cigarette contient de nombreuses substances toxiques, dont la nicotine, le monoxyde de carbone et diverses particules oxydantes, qui endommagent directement les parois des artères et favorisent la formation de plaques athérosclérotiques. En outre, le tabagisme entraîne une augmentation de la pression artérielle et une diminution des niveaux de HDL-cholestérol, ce qui exacerbe le risque de maladies coronariennes, d’accidents vasculaires cérébraux et d’autres complications cardiovasculaires. Arrêter de fumer, donc, est une mesure cruciale pour réduire ce risque. Les études montrent que les avantages de l’arrêt du tabac sont significatifs et rapides : dès les premières semaines, on observe une amélioration de la fonction pulmonaire et une diminution de la pression artérielle, tandis que le risque de maladies cardiaques diminue progressivement avec le temps.

Le sevrage tabagique peut toutefois être un défi, en raison de la dépendance physique et psychologique à la nicotine. Heureusement, diverses ressources sont disponibles pour aider les individus dans ce processus. Tabac Info Service, par exemple, propose un accompagnement personnalisé qui inclut des conseils pratiques, un soutien psychologique et des solutions pharmacologiques comme les substituts nicotiniques (patchs, gommes, inhalateurs) et les médicaments de prescription qui réduisent les symptômes de sevrage. En combinant ces approches, les chances de succès sont considérablement augmentées. De plus, un suivi régulier par des professionnels de la santé, tels que des médecins ou des tabacologues, permet d’ajuster les stratégies de sevrage en fonction des besoins individuels, maximisant ainsi les bénéfices pour la santé cardiovasculaire.

2. Augmenter l’Activité Physique

La sédentarité est un facteur de risque majeur pour l’élévation des graisses dans le sang, notamment les triglycérides et le cholestérol LDL. L’absence d’activité physique régulière contribue non seulement à l’accumulation de graisses, mais aussi à l’apparition d’autres conditions métaboliques telles que l’obésité, le diabète de type 2 et l’hypertension artérielle, qui augmentent à leur tour le risque de maladies cardiovasculaires. Pour contrer ces effets néfastes, il est essentiel d’intégrer une activité physique régulière dans sa routine quotidienne comme notamment des marches ou  promenades utiles pour le métabolisme. Les recommandations actuelles préconisent de pratiquer au moins 150 minutes d’activité physique modérée par semaine, telle que la marche rapide, ou 75 minutes d’activité intense, comme la course à pied ou le cyclisme. Ces activités aident à améliorer le profil lipidique, à augmenter le cholestérol HDL (le “bon” cholestérol) et à réduire le cholestérol LDL (le “mauvais” cholestérol) et les triglycérides.

Pour les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, l’introduction ou l’intensification d’une activité physique doit être réalisée sous surveillance médicale. Avant de commencer une nouvelle routine d’exercice, il est crucial de consulter un médecin pour évaluer les risques individuels et recevoir des recommandations adaptées. Cette évaluation peut inclure des tests d’effort et d’autres examens pour déterminer le niveau d’activité physique sûr et bénéfique. Une fois l’approbation médicale obtenue, un programme d’exercice peut être progressivement mis en place, en commençant par des activités de faible intensité et en augmentant graduellement la durée et l’intensité. Cette approche permet non seulement de réduire les risques de complications, mais aussi de garantir une amélioration durable et significative de la santé cardiovasculaire.

3. Adopter une Alimentation Équilibrée

L’alimentation joue un rôle crucial dans la gestion du cholestérol. Voici quelques conseils :

a. Réduire les Graisses Saturées

Les graisses saturées augmentent le cholestérol LDL. Limitez (ou soyez au minimum raisonnable) sur la consommation de :

  • Beurre, crème fraîche : Ces produits sont des sources concentrées de graisses saturées. Remplacer le beurre par des alternatives plus saines comme la margarine végétale ou l’huile d’olive peut aider à réduire votre consommation de graisses saturées. Pour la crème fraîche, optez pour des versions allégées ou utilisez du yaourt nature comme substitut dans les recettes ;
  • Viandes rouges, charcuterie : Les viandes rouges comme le bœuf, le porc, ainsi que les produits de charcuterie comme les saucisses, le bacon, et le jambon sont riches en graisses saturées. Privilégiez les viandes maigres telles que le poulet, la dinde, ou le poisson. Lorsque vous consommez de la viande rouge, choisissez des coupes plus maigres et limitez la fréquence de leur consommation. Pour la charcuterie, essayez de remplacer ces produits par des sources de protéines plus saines comme les légumineuses, le tofu ou les œufs ;
  • Fromages, produits laitiers entiers : Les fromages et les produits laitiers entiers, tels que le lait entier et le yaourt au lait entier, contiennent des niveaux élevés de graisses saturées. Optez pour des produits laitiers allégés ou écrémés pour réduire l’apport en graisses saturées. Les alternatives végétales, comme les boissons à base d’amande, de soja ou d’avoine, peuvent également être de bonnes options ;
  • Biscuits, gâteaux, fritures : Les produits de boulangerie et de pâtisserie, ainsi que les aliments frits, sont souvent riches en graisses saturées et en calories vides. Pour les biscuits et les gâteaux, privilégiez les recettes faites maison en utilisant des huiles végétales plus saines et en réduisant la quantité de beurre. Limitez la consommation d’aliments frits et optez pour des méthodes de cuisson plus saines comme la cuisson au four, à la vapeur ou à la poêle avec peu de matières grasses.

b. Choisir des Produits Faibles en Matières Grasses

Optez pour des viandes maigres (comme le poulet, la dinde) et des produits laitiers allégés.

c. Consommer des Graisses Mono-insaturées et Poly-insaturées

Les graisses mono-insaturées (huile d’olive, amandes) et poly-insaturées (oméga-3 présents dans le saumon, les noix) aident à réduire le LDL et à augmenter le HDL Demandez-moi plus de détails lors d’une consultation diététique 🙂

d. Augmenter la Consommation de Fibres

Les fibres réduisent l’absorption du cholestérol. Mangez plus de fruits, légumes, céréales complètes, et légumineuses.

4. Maintenir un poids sain

Atteindre et maintenir un poids adapté à votre taille aide à contrôler le cholestérol. L’IMC (Indice de Masse Corporelle) est un bon indicateur pour évaluer votre poids.

Les traitements médicamenteux et le suivi médical

Si les modifications du mode de vie ne suffisent pas à réduire les niveaux de cholestérol LDL et de triglycérides, il peut être nécessaire de recourir à des traitements médicamenteux. Les médicaments hypolipémiants, tels que les statines, les fibrates, les inhibiteurs de l’absorption du cholestérol et les résines, sont conçus pour abaisser efficacement les taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. Les statines, par exemple, sont les plus couramment prescrites et agissent en inhibant une enzyme clé dans la production de cholestérol par le foie. Ces médicaments sont essentiels pour les patients à haut risque cardiovasculaire, chez qui les changements de mode de vie seuls ne suffisent pas à atteindre les objectifs lipidiques.

Prendre ces médicaments sous supervision médicale est essentiel pour garantir leur efficacité et minimiser les effets secondaires potentiels. Chaque individu réagit différemment aux médicaments hypolipémiants, et il peut être nécessaire d’ajuster la dose ou de changer de médicament en fonction de la tolérance et de la réponse au traitement. Les effets secondaires possibles incluent des douleurs musculaires, des troubles digestifs et une élévation des enzymes hépatiques. Par conséquent, un suivi médical régulier permet de détecter et de gérer rapidement ces effets indésirables, assurant ainsi que le traitement est à la fois sûr et efficace.

Un suivi médical régulier implique des consultations fréquentes avec un professionnel de santé, généralement tous les trois à six mois. Lors de ces consultations, le médecin évalue l’efficacité du traitement à travers divers examens et bilans. Les bilans sanguins sont particulièrement importants pour mesurer les niveaux de cholestérol LDL, de HDL, de triglycérides et d’autres marqueurs lipidiques. Ces analyses permettent d’ajuster le traitement en fonction des résultats obtenus. En parallèle, la surveillance de la tension artérielle est également cruciale, car l’hypertension est souvent associée à des anomalies lipidiques et constitue un facteur de risque supplémentaire pour les maladies cardiovasculaires.

Outre les bilans sanguins et la surveillance de la tension artérielle, le suivi médical comprend également l’évaluation d’autres facteurs de risque cardiovasculaire, tels que le diabète, l’obésité et le tabagisme. Le médecin peut recommander des ajustements supplémentaires au mode de vie, comme l’introduction d’un programme d’exercices plus intensif ou des changements alimentaires plus stricts. De plus, des consultations avec des spécialistes, tels que des cardiologues ou des diététiciens, peuvent être nécessaires pour une prise en charge plus complète et personnalisée.

Enfin, il est essentiel de respecter scrupuleusement les recommandations du médecin concernant le traitement et le suivi. Les patients doivent prendre leurs médicaments exactement comme prescrits, sans sauter de doses ou arrêter le traitement sans avis médical. Le non-respect des consignes peut réduire l’efficacité du traitement et augmenter le risque de complications cardiovasculaires. De plus, il est important de communiquer régulièrement avec le médecin, en signalant tout effet indésirable ou symptôme inhabituel, et en posant des questions sur les aspects du traitement ou du suivi qui pourraient susciter des préoccupations. Un engagement actif dans le processus de traitement et de suivi médical améliore les résultats de santé et contribue à une meilleure gestion des dyslipidémies à long terme.