Laëtitia Knopik  Blog diététique-nutrition  Approche holistique pour la gestion du surpoids et de l’obésité

Approche holistique pour la gestion du surpoids et de l’obésité

Les campagnes de prévention en France visant à améliorer les habitudes alimentaires sont confrontées à des défis majeurs, notamment des implications morales et la propagation de fausses informations, entraînant une confusion dans la population. Cette situation pourrait avoir des conséquences négatives. De plus, bien que la médicalisation du surpoids et de l’obésité offre des avantages potentiels, elle néglige les habitudes alimentaires sous-jacentes et peut laisser les médecins de soins primaires mal préparés à aborder ces problèmes de santé.

La définition de l’obésité pour commencer

L’obésité est une condition médicale caractérisée par une accumulation excessive de masse graisseuse dans le corps, entraînant divers risques pour la santé. Cette condition est souvent mesurée par l’Indice de Masse Corporelle (IMC), qui est un indicateur calculé en divisant le poids d’une personne en kilogrammes par le carré de sa taille en mètres (kg/m²). Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un IMC égal ou supérieur à 30 est considéré comme de l’obésité.

Les risques associés à l’obésité

  1. Le diabète de Type 2: L’obésité est un facteur de risque majeur pour le développement du diabète de type 2. L’excès de graisse corporelle, en particulier la graisse abdominale, entraîne une résistance à l’insuline, une hormone essentielle pour réguler la glycémie. Cette résistance à l’insuline oblige le pancréas à produire plus d’insuline pour maintenir une glycémie normale, ce qui peut conduire à un épuisement des cellules bêta pancréatiques et à une hyperglycémie chronique, marquant l’apparition du diabète de type 2 ;
  2. Les maladies Cardiaques: L’obésité est étroitement liée à plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire, notamment l’hypertension, la dyslipidémie (déséquilibre des lipides sanguins) et l’inflammation systémique. L’excès de tissu adipeux libère des substances inflammatoires appelées cytokines, qui peuvent contribuer à l’athérosclérose (durcissement des artères). De plus, l’obésité entraîne une augmentation du volume sanguin et de la charge de travail du cœur, ce qui peut mener à des conditions comme l’insuffisance cardiaque et les accidents vasculaires cérébraux.

Calcul et importance de l’IMC

L’IMC est un outil largement utilisé pour évaluer le degré de surpoids et d’obésité chez les individus. Il est calculé comme suit :

IMC=Poids (kg)Taille (m)2\text{IMC} = \frac{\text{Poids (kg)}}{\text{Taille (m)}^2}

Les catégories de l’IMC selon l’OMS sont les suivantes :

  • Poids insuffisant : IMC < 18,5
  • Poids normal : 18,5 ≤ IMC < 24,9
  • Surpoids : 25 ≤ IMC < 29,9
  • Obésité : IMC ≥ 30

L’IMC est un indicateur utile pour identifier les risques pour la santé associés à l’excès de poids, bien qu’il ne distingue pas entre la masse grasse et la masse musculaire.

L’obésité est une accumulation excessive de masse graisseuse dans le corps, associée à des risques pour la santé comme le diabète de type 2 et les maladies cardiaques. Elle est définie par un indice de masse corporelle (IMC) élevé, selon l’OMS.

causes du surpoids

Causes et risques du surpoids et de l’obésité

Les personnes obèses sont souvent caractérisées par un déséquilibre énergétique chronique, où leur apport calorique dépasse régulièrement leurs dépenses énergétiques. Ce déséquilibre énergétique est influencé par divers facteurs métaboliques, comportementaux et environnementaux. Les processus métaboliques incluent la digestion, où l’efficacité avec laquelle les nutriments sont absorbés et utilisés peut varier considérablement entre les individus. De plus, l’activité physique joue un rôle crucial, car elle augmente les dépenses énergétiques et contribue au maintien de l’équilibre énergétique. La thermorégulation, qui est la capacité du corps à maintenir sa température interne, nécessite également une dépense énergétique, influençant ainsi le bilan calorique global.

Les processus métaboliques et l’impact sur les systèmes de l’organisme

Le déséquilibre énergétique affecte plusieurs systèmes de l’organisme, contribuant à des complications métaboliques et à des pathologies associées à l’obésité. Par exemple, un apport calorique excessif peut entraîner une accumulation de tissu adipeux, particulièrement la graisse viscérale, qui est métaboliquement active et produit des cytokines pro-inflammatoires. Ces substances inflammatoires peuvent perturber la fonction métabolique normale, augmentant le risque de résistance à l’insuline, et par conséquent, de diabète de type 2 déjà évoqué plus haut. En outre, l’excès de poids exerce une pression accrue sur les articulations et le système musculo-squelettique, pouvant mener à des troubles musculo-squelettiques tels que l’arthrose. L’accumulation de graisse autour des organes internes et la libération de substances bioactives affectent également le système cardiovasculaire, augmentant le risque d’hypertension, de dyslipidémie et de maladies cardiaques.

Les implications systémiques et les pathologies connexes à l’obésité

Le déséquilibre énergétique et l’obésité sont étroitement liés à une gamme de pathologies systémiques. Outre le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires, l’obésité est associée à un risque accru de développer certains types de cancer, notamment le cancer du sein, de l’endomètre et du côlon. Les mécanismes sous-jacents impliquent des niveaux élevés d’insuline et de facteurs de croissance, ainsi qu’une inflammation chronique, qui peuvent promouvoir la croissance et la prolifération cellulaire anormale. De plus, l’obésité peut entraîner des troubles respiratoires tels que l’apnée du sommeil, où l’excès de graisse autour des voies respiratoires supérieures peut obstruer la respiration pendant le sommeil, entraînant des interruptions fréquentes du sommeil et une oxygénation insuffisante. En résumé, l’obésité est un facteur de risque multidimensionnel qui affecte de nombreux systèmes corporels, soulignant la nécessité d’approches de gestion intégrées et personnalisées pour prévenir et traiter efficacement cette condition complexe.

Le culte de la santé et ses complications

La société moderne valorise la santé comme important, associant bonheur  à une bonne condition physique. La recherche de la médecine préventive est comparée à une forme de confession, où les individus corrigent leurs habitudes malsaines par des régimes stricts ou une activité physique intense. Cependant, cette obsession pour la santé a ouvert la porte à des intérêts commerciaux exploitant la tendance à médicaliser certains comportements. Les problèmes sociaux sont ainsi transformés en problèmes médicaux, les médecins devenant les principaux régulateurs et prescripteurs de solutions telles que des régimes restrictifs, parfois au détriment de la santé mentale des individus.

Traitement de l’obésité par une régime ou un déficit calorique

Les études telles que l’INCA 2 et Nutrinet montrent qu’un nombre significatif de femmes, y compris celles de poids normal, suivent activement des régimes pour perdre du poids. Cette tendance a suscité des préoccupations quant aux risques potentiels des régimes non accompagnés. Les travaux de l’ANSES mettent en évidence les dangers des régimes extrêmes, y compris des problèmes osseux, cardiovasculaires, rénaux et psychologiques tels que l’anorexie ou la boulimie. Un groupe d’experts recommande plutôt de promouvoir l’activité physique pour lutter contre l’obésité, soulignant l’inefficacité des régimes hypocaloriques et la nécessité d’une alimentation adaptée à chacun.

L’activité physique dans la prise en charge de l’obésité

L’exercice physique est crucial pour maintenir un poids sain et réduire le risque de maladies cardiovasculaires, et procure un bien-être. Des études suggèrent que l’exercice régulier peut aider à gérer l’obésité en offrant des alternatives efficaces aux activités traditionnelles. Cela permet de réduire les risques métaboliques associés à un poids élevé.

La pratique de l’activité physique chez une personne ayant de l’obésité

Pour lutter contre le surpoids et l’obésité et réduire le risque cardiovasculaire, il est cimprtant pour les patients de consulter un médecin avant de commencer toute activité physique intense, surtout en cas d’obésité sévère. Un bilan médical initial permet d’évaluer l’état de santé et d’adapter les conseils ou prescriptions d’activité physique. Les tests d’effort sont recommandés pour évaluer les risques cardiovasculaires avant toute activité intense, surtout chez les patients à risque élevé. Les patients obèses doivent choisir des activités à faible impact pour éviter les douleurs articulaires, telles que la natation ou le cyclisme, et peuvent bénéficier de vélos à assistance électrique. Certaines douleurs dorsales temporaires peuvent survenir lors de la perte de poids en raison de la redistribution des forces sur la colonne vertébrale.

marcher

En pratique, l’activité physique prend en compte 5 paramètres :

  • Le type d’activité physique : marcher, courir, sauter, nager…
  • L’intensité : en fonction des capacités individuelles et des objectifs de santé ;
  • La durée : il est recommandé de commencer progressivement et d’augmenter progressivement la durée au fil du temps ;
  • La fréquence : il est idéal de pratiquer une activité physique de manière régulière, avec des séances réparties tout au long de la semaine ;
  • Le contexte : que ce soit en solo ou en groupe, l’important est de trouver ce qui convient le mieux à chaque individu pour maintenir la motivation et le plaisir dans la pratique.

En intégrant ces paramètres dans la pratique de l’activité physique, les personnes en surpoids ou obèses peuvent améliorer leur santé globale, réduire les risques de complications liées à leur condition et retrouver une meilleure qualité de vie. La gestion du surpoids et de l’obésité nécessite une approche multifacette, intégrant des aspects nutritionnels, médicaux et d’activité physique. En mettant l’accent sur la promotion de modes de vie sains et durables avec une alimentation équilibrée, ainsi que sur l’individualisation des interventions, il est possible d’apporter un soutien efficace aux personnes concernées et de réduire les risques associés à ces conditions de santé. En fin de compte, la clé réside dans l’adoption de comportements positifs et dans la recherche d’un équilibre entre alimentation équilibrée, activité physique régulière et bien-être mental.

Sources :
livres :
– médecine du sport- P.Rochcongar, D.Rivière
articles :
LUTTE CONTRE L’OBÉSITÉ PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE ET FONDEMENTS DU CONSENSUS FRAGILE ENTRE EXPERTS- 2016
(https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2016-HS-page-33.htm)
– cahier nutrition et diététique- sept 2011
– Obésité, maladie des tissus adipeux, Inserm 2017
– anses
– L’activité physique dans le traitement de l’obésité : bénéfices et modalités- M. Mendelson ,AS Michallet ,J. Tonini ,M. Guinot ,VA Bricout &P. Flore
– HAS : Prescription d’activité physique et sportive , Surpoids et obésité de l’adulte